Deauville envoyé spécial
Après avoir tenté de nous faire rire sous une douche de comédies adolescentes pathologiques (hystérie, coprolalie, sadisme, complexes...), le cinéma américain présenté à Deauville semble avoir brutalement décidé de nous faire pleurer avec une triplette de drames dépressifs. Mais, si le registre des émotions convoquées varie, le racolage est souvent de même nature: partout, le même regard médical nous surveille, la même psychiatrisation galopante hante les scénarios, infestant tous les films, dialogues et personnages, en problématiques psy.
Même le plus réussi du lot, The Doe Boy, présenté en compétition, ne parvient à s'arracher qu'à de rares instants à la fatalité de ce néopuritanisme sur le divan. Ce premier film du cinéaste d'origine amérindienne Randy Redroad entreprend le récit initiatique qui permettra au jeune Hunter, «native american» lui-même et par ailleurs hémophile, d'acquérir une certaine maturité. A la fois original et naïf, intrigant mais plat, The Doe Boy (qui court sur des terres proches de l'Indian Runner de Sean Penn, mais sans sa vitesse inspirée) croule vite sous une bimbeloterie pénible, un onirisme maniéré par lequel le cinéaste aimerait délivrer son histoire bancale mais qui achève de la clouer au sol. Là où il était prévu que Hunter (très bon James Duval) tue symboliquement le père, le père sera par le fait tué au cours d'un accident de chasse que Hunter est impuissant à empêcher...
Tueur sous analyse. Ce freudisme Tupperware qu