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Libération

L'organe de la parité absolue

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par Eva LE FLOCH
publié le 14 septembre 2001 à 0h49

Un soir, Catherine, 35 ans, ouvrit sa porte sur un homme qui avait l'air dans ses petits souliers, un air mi-figue mi-raisin suspendu au bout du nez et une lueur assez narquoise au fond des yeux. Ils se connaissaient depuis assez peu de temps, leurs rencontres étaient exclusivement sexuelles, mais un parfum de passion amoureuse commençait sérieusement à se répandre. Catherine se décrit comme une femme «très libre en amour, qui n'a pas besoin de choses extravagantes mais qui ne s'effraie pas facilement non plus». Passé quelques banalités d'usage, l'amant en question, âgé de 47 ans, sortit de sa poche un godemiché du plus bel effet et lui confia qu'il en rêvait depuis longtemps mais qu'il n'avait jamais rencontré la femme qui en serait «capable». «Il voulait que je le sodomise et c'est ce qui s'est passé. Son désir ne m'a pas surprise. Pourtant il a des côtés très macho mais au lit il assume tout à fait son ambivalence. Il y a peu d'hommes hétérosexuels qui peuvent ainsi se retrouver dans une position classiquement réservée aux femmes. Il a dépassé ça et c'est précieux. Il a été très étonné que j'accepte et moi, ce qui m'excite le plus, c'est de le surprendre. J'adore quand il est surpris! On a recommencé plusieurs fois et ça a l'air très fort pour lui, il aime vraiment ça. C'est très intense pour moi également. Je ne peux pas en dire plus parce que si je nomme les choses, une, elles perdent de leur magie, deux je ne les comprends plus.» Dans son Manifeste contra-sexuel, la fé