Elle travaillait dans la mode, habitait un 120 m2 dans la capitale, sur le boulevard Haussmann. Un beau jour, «ras-le-bol général». Sylvie Branellec, 41 ans, vraie Parisienne («Passé le périph, j'étais paumée»), franchement pas «écolo à tous crins», s'exile dans une cabane de 15 m2 en pleine forêt, quelque part dans la banlieue ouest parisienne. Pour 1 600 F par mois, elle y est seule avec son chien et aménage sa «maison de poupée façon Hansel et Gretel»: mezzanine, large fenêtre, intérieur en bois. N'oublie pas le téléphone et la salle de bains «à ciel ouvert, pour voir les étoiles en prenant [son] bain». Les meubles de son ancienne salle à manger posent désormais crânement entre deux chênes et une haie d'osier tressé. Surtout l'hiver, quand ils sont recouverts de neige... «C'est une régression sociale entièrement contrebalancée par la liberté et le luxe: quand on habite dans 15 m2, on se moque de chauffer porte ouverte ou de changer la moquette tous les ans à cause de l'humidité...» Depuis son «cocon, une forme très égoïste de survie», Sylvie trouve l'envie de se lancer dans une carrière artistique et ouvre une boutique de bijoux à Paris.
Lors de la tempête de 1999, trois arbres tombent sur son abri. Cet hiver, c'est l'eau qui entre par les gaines électriques. «Il y a les tempêtes, les feuilles qui tombent, et tout redevient vert, comme par magie. Cette renaissance cyclique, le rythme des saisons me donnent une énergie incroyable.» Elle installe des halogènes dans son jardi