«Et comment je fais pour récupérer un patch sur ton mail avec mon câble?» L'homme est fébrile. L'atmosphère, enfumée et électrique. La scène se passe en sous-sol, à Paris, un soir de la fin août. Une dizaine de musiciens, graphistes, web et sound designers attendent leur tour pour passer sur l'écran géant: voilà cinq jours qu'ils ont découvert Nato0+55 et entendent faire la démo en direct de leur créativité (1). Images en boucle, batteries effleurées déclenchant des vidéos, captures vidéo du public... la première impression de brouillis sonore et visuel n'est pas la bonne. Il faut discuter avec ces créateurs pour comprendre qu'un petit vent frais souffle du côté de la programmation: des artistes se piquent d'écrire des programmes informatiques, qui seront ensuite enrichis par d'autres, l'oeuvre de l'un étant utilisée par l'autre pour une re-création. Ces logiciels ouvrent autant de perspectives pour des performances mixant en temps réel éléments sonores, visuels et interactifs. Il est désormais permis d'imaginer qu'une image joue de la musique, que des sons génèrent des vidéos, qu'un danseur équipé de capteurs déclenche une partition...
Chez Fiftyfifty (2), collectif espagnol qui assurait une partie de la formation, le principe conducteur, c'est le travail contributif à la manière des informaticiens du logiciel libre. Sur scène, les machines des DJ, reliées à celle des VJ (vidéo-jockeys), sont toutes au même plan: personne ne décide du mouvement ni de la direction du set. Pas