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Libération

Le curseur, variations sur une main

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publié le 21 septembre 2001 à 0h53

Comment cette petite main à l'index pointé est-elle devenue le curseur ubiquiste qui hante les écrans d'ordinateurs? L'exposition en ligne «Hello Cursor» n'apporte pas vraiment la réponse mais explore de façon ludique toutes les facettes de cette main anonyme, symbole de l'interactivité. Vingt artistes internationaux ont participé au projet, stars du Net art comme Jodi ou Mouchette (Pays-Bas) et des nouveaux venus prometteurs comme le Brésilien Tibo. Avec Venustrap, Entropy8Zuper redonne chair au curseur pixélisé: un banc de mains croisées, semblables à de gros coquillages, s'ouvrent lorsqu'on les effleure et libèrent un souffle humide. Cybordelics s'amuse avec la main en mettant un majeur à la place de l'index, Redsmoke la couvre de sang, d2b lui sectionne l'index et la prive d'interactivité. D'autres, au lieu de détourner le symbole graphique, subvertissent adroitement les habitudes de navigation. Mouchette conseille d'effleurer la surface de l'écran à la découverte de liens secrets, Ctrlaltdel déroute l'internaute dans les méandres de son univers abstrait. La pièce la plus énigmatique revient à Wolf Kahlen. Sorry, troublante expérimentation sonore, propose une lecture aléatoire des écrits de Goethe, Joyce ou Cervantès, ou, plus ardu, de textes tibétains, chinois ou japonais. On fait glisser la petite main sur les écrans monochromes, comme si l'on suivait du doigt les lignes d'un texte imaginaire, lu par une voix inconnue. Si l'on bouge la main de façon désordonnée, le sen