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Macadam surfers

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Ni figures, ni frime... Contrairement aux skaters, les adeptes de ces planches longues et «confortables» cherchent à retrouver sur route les sensations de la vague.
publié le 21 septembre 2001 à 0h52

Le mardi soir, au Trocadéro, de drôles de silhouettes tracent de grandes courbes sur le bitume, glissant élégamment et en silence sur des planches à roulettes fuselées aux longueurs inhabituelles. Depuis 1996, c'est le rendez-vous hebdomadaire des longboarders parisiens. Les adeptes de ce skate surdimensionné (autour de 1,20 m), aux grandes roues confortables et molles, se retrouvent sur les pentes douces de la place pour s'adonner en bande, à leur sport favori. Aussi vieux que l'histoire du skateboarding, apparu dans les années 60 sur la côte californienne, la grande planche, éclipsée un temps par le skate trapu et bruyant, connaît actuellement un regain d'intérêt en Europe. Moins «m'as-tu-vu» que son petit frère, le longboard tire son nom des surfs longboard, plus grands que les planches traditionnelles. Loin des vagues et de la poudreuse, cette forme de glisse souple et coulée qui s'apparente plus au snowboard ou au surf, permet de retranscrire ces sensations sur l'asphalte. «La courbe parfaite ou la meilleure trajectoire pour "rider", c'est un peu la quête du Saint-Graal», reconnaît Philippe Joubert, de Chronic Crew, une bande de riders basée à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).

Contrairement aux street skaters, les longboarders ne cherchent pas tant à réaliser des sauts qu'à créer un moyen de locomotion alternatif, écologique, pour se balader librement ou faire de la descente. «Au quotidien, il n'y a rien de plus pratique, on gagne du temps dans les transports», raconte Phil