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Libération
Critique

Brian Setzer ressort ses griffes.

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publié le 24 septembre 2001 à 0h53

envoyé spécial à Barcelone

Il avait coiffé les années 90 d'un ébouriffant come-back swing, à la tête d'un big band fédérant nostalgiques et frais rescapés du grunge. Il revient avec un nouveau trio rockab' et Ignition, un album n'ayant guère à envier, en termes d'énervement, aux premiers Stray Cats. C'est ainsi. Brian Setzer, «démodé» d'avance, surfe sur les modes, à la fois néoclassique donc réac', et postmoderne par sa façon de se jouer des styles, de réinventer le country-blues et le hiccup. Ce qui, guitaristiquement, fait de lui un chaînon manquant entre Perkins, Hendrix, Santana et Van Halen.

Il y a vingt ans, l'ex-Bloodless Pharoahs (nom de sa première formule new-yorkaise) opéra une razzia sur l'Europe de Cure et des Clash. Ce week-end, au Razzmataz de Barcelone, Setzer emballait une nouvelle génération, déjà passée, au vu des T-shirts, par Nick Cave et Pantera, roulant pétards de shit au milieu de rouflaquettes. Il y a évidemment quelque chose de magique à voir Brian Setzer un samedi soir, car presque toutes ses chansons se passent on saturday night. Histoire d'enfoncer le clou du décalage lynchien, le nouvel album Ignition est sous-titré 68 Come-Back Special.

Pompiste. Après deux rounds d'échauffement, l'ange impeccablement terni de la six-cordes balance la sauce sur la chanson-titre de l'album 2001, nouvelle allégorie de la femme-automobile («Some say that she's built for comfort/Others built for speed/Well she just makes my engine race/She's everything I need»). Geno