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Isaac Stern l'archet type.

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Le violoniste américain est décédé samedi à New York
publié le 24 septembre 2001 à 0h53

Avec la disparition de Heifetz, Oistrakh, et récemment Menuhin, le violon du XXe ne comptait plus qu'une seule légende vivante, l'Américain Isaac Stern, né le 21 juillet 1920 à Kreminiecz (sur la frontière russo-polonaise) et émigré à San Francisco à l'âge de 10 mois. Formé au violon par sa mère, et après des débuts scéniques à l'âge de 13 ans, Isaac Stern allait rapidement s'imposer dans l'interprétation de Brahms avec Pablo Casals et Myra Hess, de Vivaldi avec David Oistrakh, et de Beethoven sous la direction de Leonard Bernstein. Du soliste dirigé par toutes les baguettes, de Klemperer à Ormandy, nul n'a justement oublié le «Concerto pour violon et orchestre» de Beethoven, dont le mystère sera pour Stern resté intact jusqu'au bout: «Comment Beethoven a-t-il eu l'idée de ces six petites notes qui montent puis redescendent, comment a-t-il conçu une phrase d'une telle noblesse qui semble résumer le sens de la vie, et demeure l'un des instants les plus tendres et touchants de l'histoire de la musique?»

Trio historique. La vraie force de Stern, contrairement à nombre de ses pairs se partageant alors l'adulation des foules, ce sera néanmoins de se consacrer très tôt à la musique de chambre, avec ses partenaires historiques, le violoncelliste Leonard Rose et le pianiste Eugene Istomin. En pleine hégémonie du répertoire symphonique et de chefs superstars, les enregistrements de ce trio seront autant de succès que de chocs musicaux.

La révélation, Stern l'avait eue enfant, en voyan