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Libération
POUR MÉMOIRE

«Nous faisons des expériences pour rêver»

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publié le 24 septembre 2001 à 0h53
(mis à jour le 24 septembre 2001 à 0h53)

En ce temps-là, Georges Pompidou était président de la République et Jacques Duhamel ministre de la Culture. Beaubourg n'était encore qu'une esplanade vide, les Halles un trou, Orsay et la Bastille des gares désaffectées. Créé en 1972 par Michel Guy, le Festival d'Automne fait presque figure d'ancêtre dans le paysage culturel parisien, un ancêtre pionnier: manifestation transversale entre théâtre, danse, arts plastiques, cinéma, vidéo. Cette année, il fête sa trentième édition et au moins l'un des artistes invités ­ le chorégraphe Merce Cunningham ­ était déjà à l'affiche de la première. Alain Crombecque, l'actuel directeur, faisait partie de l'équipe fondatrice et a toujours revendiqué l'héritage de Michel Guy. Longévité et fidélité sont deux des mamelles du Festival d'Automne dans les coulisses duquel Libération vous propose un voyage d'une semaine.

Dans les années 70, le Festival d'Automne accompagne une révolution esthétique, de Bob Wilson à Tadeusz Kantor, en passant par Merce Cunningham, Phil Glass, Iannis Xenakis ou Bill Viola.

Le Festival a toujours voulu donner des repères artistiques en montrant des oeuvres importantes. Au début des années 70, le terrain était vierge et la période 1972-76 constitue la matrice du Festival, avec une ligne très claire, tournée d'une part vers les Etats-Unis (Bill Viola, Laurie Anderson, Trisha Brown, Merce Cunningham), et d'autre part vers l'Europe centrale et de l'Est. Je revois Michel Guy me disant: «Allez à Berlin, et parlez avec Pet