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Libération
Critique

Hedwig von bite au vent

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publié le 26 septembre 2001 à 0h55

Prix du public et de la mise en scène à Sundance, Grand Prix à Deauville cette année, Hedwig and the Angry Inch est l'adaptation à l'écran d'une comédie musicale à succès, mélange de Ziggy Stardust et de Priscilla, reine du désert. Mis en scène et interprété par l'auteur de la pièce, John Cameron Mitchell, Hedwig invente un personnage de chanteur travelo, né(e) à Berlin-Est, transbordé(e) au Kansas suite à une idylle avec un marine noir, et qui se fait voler ses hits par un ado, Thommie Gnosis, lequel devient illico rock-star à sa place.

Coupé. Les péripéties du destin de cet épouvantail à moineaux sont narrées à grands jets de soupe punk-FM qui feraient passer n'importe quel titre de Bonnie Tyler pour un inédit de Nick Drake. Outrageuse et vilaine, cuite de ressentiment parce qu'elle zone dans les bars et halls de supermarché quand son ex-boy-friend attire les foules dans les stades, et aussi parce que son opération transsexuelle s'est soldée par une maladroite amputation du membre (le «angry inch» du titre), Hedwig finira par toucher à la gloriole show-biz après avoir renoncé à s'habiller en femme, il est vrai au profit d'un tout petit boxer-short en lamé des plus seyants. Il faudra un jour s'intéresser à la fortune du glam-rock seventies au cinéma, qui nous avait déjà valu le Velvet Goldmine de Todd Haynes.

Tous les goûts sont dans la nature, et il y a sûrement quelques drag-queens résiduelles que le film hantera longtemps après leur mort, mais toute cette affaire peinturlu

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