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Libération
Critique

Qu'est-il arrivé à Keitel?

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publié le 26 septembre 2001 à 0h55

Saint-Sébastien (Espagne) envoyé spécial

Côté glamour, le quarante-neuvième Festival international de cinéma de Saint-Sébastien a mal commencé. Les stars américaines, Julie Andrews, Barbara Hershey et Mira Sorvino, ne sont pas venues, au grand dam de la presse espagnole.

Démonstratif. Le seul Américain présent, c'est Harvey Keitel. Mais avec un film, la Zone grise, qu'il vaut mieux oublier. Tim Blake Nelson y relate la révolte de zonderkommando (des déportés juifs chargés de refermer les portes des chambres à gaz où mouraient leurs semblables, puis d'enfourner les cadavres dans les crématoires...) à Birkenau, fin 1944. Il le fait avec une telle volonté démonstrative et si peu d'idées qu'on n'est pas prêt à lui pardonner d'avoir fait référence dans son titre à cette «zone grise» chère à Primo Levi.

Avec un accent ridicule (tout le film est en anglais mais prononcé à l'allemande...) et une petite moustache, Harvey Keitel n'est guère plus crédible que le papa Schulz incarné par Francis Blanche dans Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque.

Il y a quelques films moins prétentieux et plus réussis dans la sélection 2001 de Saint-Sébastien, tel le chilien Taxi para tres. On y suit un chauffeur qui, détourné par deux affreux jojos, doit les accompagner dans leurs méfaits, plus sordides les uns que les autres. Sur un canevas si peu original, on craint le pire, à tort. Orlando Lübbert agrémente son odyssée de personnages secondaires (flics épouvantablement ripoux, famille bizarre du