Après l'hôtel Morgan de New York et l'hôtel Wasserturm de Cologne, Andrée Putman signe près des Champs l'aménagement de l'hôtel Pershing Hall. 26 chambres (1), un restaurant et un bar, pour attirer une clientèle branchée. L'endroit anciennement dévolu à la Légion américaine lui a été confié il y a deux ans, sans qu'elle puisse intervenir sur l'architecture. Avec son chic austère infusé d'un humour violent quoique discret, Andrée Putman réussit à ironiser à la fois sur la «dignité» de son art (l'architecture intérieure, entre conventions bourgeoises et volonté de s'en démarquer) autant que sur le phénomène bobo de la «récup'». Piquant dans un monde parfois trivial ses détails les plus luxueux, Putman a l'art d'accommoder tout ce qui passe à la sauce la moins baroque. L'ornementation la plus luxuriante, ici, est le mur de plantes vivaces conçu par le botaniste Patrick Blanc un grand mur aveugle couvert de feutre, sur lesquelles les plantes poussent à l'horizontale.
Est-ce un hasard si votre premier hôtel à Paris est près des Champs-Elysées?
J'aime beaucoup l'idée d'avoir fait un hôtel près des Champs- Elysées. Pour tromper le côté bourgeois, classique et ennuyeux du bâtiment, il fallait trouver quelque chose qui le bouscule, servir aux gens un endroit surprenant. Et calme en même temps, contrairement à la liste éprouvante de ce qu'on vous jette à la figure dans les hôtels du monde entier. Par exemple l'entrée...
Le «lobby» comme on dit...
Je l'ai choisi très simple. D'habitude i