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Libération

Les Champs, pignon de Paris

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L'avenue qui a toujours concilié chic et ringue, jet-fêtes et banditisme, fast-foods et grandes tables, redevient fréquentable. Il a suffi que quelques noms ouvrent qui un club qui un restaurant pour que les people prennent leurs habitudes sur les Champs-Elysées... et c'est reparti comme en 70!
publié le 28 septembre 2001 à 0h56

Trash avec l'arrivée du Pure Platinum et de ses soixante strip-teaseuses convoyées d'Amérique par David Guetta, néo-baba avec le Nirvana de Claude Challe et néo-yuppie avec l'hôtel Pershing Hall signé Andrée Putman, la poubelle avenue du monde se paie un lifting de millénnaire. Des premiers Bouffes Parisiens d'Offenbach au Queen de Philippe Fatien, en passant par le cinéma le Paris de Marcel Dassault, il y a toujours eu d'excellentes raisons de fréquenter les Champs-Elysées. Une étude récente affichait une progression exponentielle de cette fréquentation: de 300 000 visiteurs par an, on est passé ces dernières années à 500 000 personnes les jours de semaine, voire 700 000 le week-end, moment béni pour un raout multiculturel non sans violence, les actes de délinquance ayant entraîné le déploiement récent de 300 policiers en uniforme.

C'est en 1694 que la dénomination Elyséenne a affecté la grande avenue tracée par le célèbre jardinier Le Nôtre, qui reçut une commande de Colbert pour embellir le Palais Royal des Tuileries jusqu'à la colline du Trocadéro. D'abord parc champêtre, puis plantés de façon plus régulière en 1770, les Champs-Elysées ont toujours concilié le chic et le ringue: un lieu de fêtes et de célébrations, d'escroqueries et de petit banditisme, de feux d'artifice, de promenade et de loisirs et, depuis le XXe siècle, de consommation invétérée, grâce à l'implantation de galeries commerciales (le Lido), de cafés et d'hôtels de luxe, de compagnies aériennes, de grand