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Libération
Critique

Oppenheim, l'oeuvre ouverte

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publié le 28 septembre 2001 à 0h57

Il n'y a pas eu de grosse expositon Meret Oppenheim, depuis celles, en 1984, du musée d'Art moderne de la Ville de Paris et de la galerie Farideh Cadot. Avec près d'une centaine de pièces, celle de la galerie de France regroupe un bel ensemble, difficile à réunir. Sont ainsi présentées quelques oeuvres exceptionnelles dont l'Ecureuil (1969), une chope de bière avec queue en fourrure, le Cocon (il vit); objet porte-bonheur (1974), un coffret avec des feuilles mortes et un coussin rempli de mercure ou encore Souvenir du déjeuner de fourrure (1972). Rappelons que le fameux Déjeuner en fourrure (une assiette, tasse et cuiller recouvertes de peau de gazelle de Chine) avait été, lui, acheté dès 1936 (date de sa création) par Alfred Barr Jr pour le Moma de New York alors que l'artiste (née en 1913 à Berlin- Charlottenbourg et décédée à Bâle en 1985) n'avait que 23 ans. Une pièce mythique du surréalisme qui va fasciner les membres du groupe (Breton et Man Ray en tête) au point d'éclipser en partie la suite d'une production pourtant riche, variée, toujours surprenante et d'une grande liberté. Meret Oppenheim a abordé toutes les disciplines (dessin, peinture, collage, sculpture, assemblage d'éléments, cadavre exquis, boîte...) comme le montre très bien cette exposition, parfaitement caractéristique de la singularité de l'artiste, à propos de laquelle Alain Jouffroy, dans la préface d'un catalogue en 1982, écrit: «Meret est et n'est pas une femme, comme elle est et n'est pas surréalist