Deux minutes après la rentrée, on est déjà sur les rotules. On se gèle mais l'aînée a quand même essuyé une attaque de moustiques et ressemble à Frankenstein junior. Psychorigide, la maîtresse du petit n'autorise aucun doudou en CP. Le seul bon boucher du quartier s'est volatilisé. On a laissé cinq cents francs chez le coiffeur mais toujours l'air d'une folle. C'était en juin et non en septembre qu'il fallait inscrire l'aînée au cours de trapèze, maintenant c'est complet, psychodrame à l'horizon. Il y a l'anniversaire du petit qui veut inviter toute sa classe. On n'a pas encore lu le dernier Houellebecq ni eu la moindre bonne idée à proposer au boulot pour redémarrer en fanfare. La seule chose qu'on parvint à mémoriser ces dix derniers jours se limite à: «Bush et Ben Laden jouent aux échecs, lequel va gagner? Ben Laden parce qu'il a deux tours d'avance.» Sniff. De sournoises brûlures d'estomac sont réapparues, sans compter la phobie des turbo-salopards qui s'est nettement aggravée. Et comme le boucher, l'acupuncteur a disparu, il refait sa vie à Bali. Au milieu d'une pareille dévastation, comment entretenir un semblant de vie sexuelle? Trois solutions: le renoncement en attendant des jours meilleurs, la méthode volontariste sous-titrée «l'appétit vient en mangeant», ou, plus radicale, le changement de vie (chèvres du Larzac, crêpes à Concarneau...). La solution dite «de l'amant» est décevante: elle ne fait qu'ajouter au surmenage et encore faut-il le trouver.
Le féminisme dev