Manhattan, 1980, la Mecque arty des transfuges débarqués du Middle West pour fuir l'ennui. Dans les nuits du Mudd Club, du Tier 3 ou du Club 57 où tournoient garçons et filles taxis, gogo»-girls, gigolos ou serveur(se)s le jour tout est possible: taper sur une batterie et former un groupe, faire un film super-huit, taguer à mort, ouvrir une galerie, s'envoyer en l'air avec le sosie de Debbie Harry, changer de sexe, gueuler de la poésie, scratcher du vinyle ou dealer de la coke. Cette «subculture» se propage grâce à des magazines comme East Village Eye ou des émissions de télé comme celle d'Andy Warhol. C'est là qu'apparaît Vincent Gallo, représentant aujourd'hui ce «New York New Wave» quelques milliers de morts du sida ou d'OD et quelques milliards de dollars plus tard...
Bohème. A 16 ans, il fuit Buffalo (Etat de New York), où il est né en 1962, et un père nommé Vincent pour alunir à New York, le numéro de téléphone d'une fille en main. La fille n'était pas chez elle, il est parti dormir à Brighton Beach, a rencontré un garçon qui faisait la pute, celui-ci l'a dépanné. Puis il a trouvé un appartement et a rencontré le peintre Jean-Michel Basquiat... Basquiat va monter un groupe, Gray, qu'intègre Gallo il tâte un peu de la guitare. A New York, Vincent n'est plus un zombie ni un freak. Ou plu tôt, à Manhattan, un zombie ou un freak est acceptable ça veut même dire être beau aux yeux des filles et des pédés. «T'es un gars pour Pasolini», lui dit-on. Mais Pasolini est