Un jour, sur un trottoir de la rue de Rivoli à Paris, Jacques Pimpaneau, au fil d’un babil informel entre amis, lance à Alain Crombecque (le directeur du Festival d’automne qui collaborait avec le fondateur, Michel Guy, et lui a succédé) et à Joséphine Markovits (qui s’occupe de la musique contemporaine et des cultures lointaines): «Vous devriez vous intéresser à cette vieille forme de théâtre chinois chanté du Hunan.» Ancien secrétaire de Georges Bataille, Pimpaneau est l’un des meilleurs connaisseurs du théâtre chinois, et le Festival d’automne a maintes fois profité de ses conseils. «Il nous a mis sur la piste de ce rite taoïste, c’était vertigineux», se souvient Crombecque. Markovits part pour la Chine. A Pékin, les autorités lui font savoir que cette forme de théâtre n’existe pas. Beaucoup d’obstination et un peu de chance avec le gouverneur du Hunan dans le rôle de la fée , prouveront le contraire. La troupe du village de Chenhe est venue à Paris en 1998. Depuis, la Chine a créé un institut de recherche sur les rituels taoïstes.
Croire au hasard
Régulièrement, depuis trente ans, le festival s'intéresse de près aux cultures extraeuropéennes en s'appuyant sur de précieux relais. Le mégaprogramme Afrique de 1977, alors que ce continent n'était pas à la mode, s'est décidé «au bistrot, sur une impulsion», avec la complicité de Michel Boudon et de Benoît Quersin. Alain Weber sera le relais pour l'Egypte ou le Maroc. Souvent, les incontournables «responsables de la cu