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Libération

Saint-Sébastien abolit les frontières.

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Le festival basque marqué par des films mêlant fiction et documentaire.
publié le 3 octobre 2001 à 1h09

Saint-Sébastien envoyé spécial

Dans En construccion, José Luis Guerin installe le spectateur dans la zone incertaine qui sépare le documentaire et la fiction. La caméra suit l'édification d'un grand immeuble dans le sud du Barrio Chino, l'ancien quartier chaud et populaire de Barcelone. Les ouvriers discutent, blaguent. Les autochtones dissertent sur les changements dans le quartier. D'anecdotes en anecdotes, avec un refus d'effets et une qualité d'écoute qui séduisent, le paysage se dessine: la ville gouailleuse disparaît, la spéculation immobilière s'installe, les nouvelles couches moyennes arrivent.

Malgré ce constat, le film est gai. A la fois ambitieux et populaire (ovation du public, prix de la critique internationale et prix spécial du jury présidé par Claude Chabrol), il témoigne d'une évolution intéressante chez ce jeune cinéaste, né en 1960. En construccion est aussi très représentatif d'une esthétique qui irrigue ce 49e Festival international de cinéma de Saint-Sébastien (un bon cru) et qu'on pourrait nommer «néonaturalisme».

Confrontation. On retrouve un dispositif qui rapproche la fiction du documentaire dans Autrement de Christophe Otzenberger. Ici, trois jeunes acteurs (Yann Tregoüet, Céline Cuignet, Lena Brebant) endossent le rôle de petits dealers condamnés à quitter Paris pour la Corrèze. Tous ceux qui vont les entourer ne sont pas acteurs, et le film joue de la confrontation comédiens professionnels/personnages issus du «réel». Ce sont les anecdotes et les dé