A la fin du XIIe siècle, une nouvelle secte baptisée zen, du chinois tch'an et du sanskrit dhyâna (méditation), fait son apparition et modifie durablement la culture japonaise. Au début du XXIe siècle, la compilation Zen 2, de zen comme zen et 2 comme Europe 2, fait son apparition dans les bacs et dans des spots à la télévision, modifiant durablement l'ambiance sonore d'une Europe occidentale aspirant surtout à la paix. Il faut dire que la philosophie zen est particulièrement adaptée à ces temps troublés où la main de l'homme n'ose plus avancer le pied. «Une forme très dépouillée du bouddhisme qui tend à donner à l'homme une parfaite maîtrise de son esprit et de son corps par un détachement quiétiste», explique Simone de Beauvoir, dans Tout compte fait, citée par le Petit Robert. Un couple de quadragénaires déambule dans un magasin Habitat du centre de Paris. Ils sont à la recherche d'un canapé de bon goût qui assurera à l'homme, à la femme, à leurs parents et amis un parfait maintien du dos combiné à une quiétude d'esprit. Soudain, la femme s'arrête, la main levée et l'oreille tendue, comme un petit animal sauvage surpris par l'émission d'un appeau. Un son, des sons lui disent plus que quelque chose. Des sautillements caractéristiques, produits par le pincement des cordes d'un violon autour desquels s'enlace une longue plainte sinusoïdale (violon également). Celle-ci rappelle de façon assez déroutante et émouvante le début du Boléro de Ravel et la sonate de Chostakovitch ut
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