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Libération
Critique

Cool Crooners, swing d'Afrique

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publié le 5 octobre 2001 à 1h10

Ils arrivent enfin pour une tournée hexagonale, la voix et les jambes vouées au swing, rien qu'au swing et à tout le swing. Le complet impeccable ou excentrique, la chaussure miroitante, le corps ondoyant, les Cool Crooners chantent un jazz zimbabwéen qui suspend le temps. Nous sommes en Afrique, ou peut-être à Harlem, en 1950 ou en 2000. Précédés par un disque solaire, Blue Sky (Globe Music-Sony) sorti cet été, Ben, Abel, Lucky et Eric viennent ici nous entretenir d'un rythme inventé pendant les années 50 dans les clubs sommaires des townships d'Afrique australe. Tout a commencé par un jazz historique inspiré de Glenn Miller et Armstrong, légèrement africanisé par le mythique groupe sud-africain, les Manhattan Brothers, et par Jerry do Vorse en Rhodésie (futur Zimbabwe). Ensuite ce sera, dans les années 60, la rencontre du swing américain et du mbaqanga, un nouveau tempo du ghetto: traditions africaines, rhythm'n'blues et rock'n roll. A Bulawayo, seconde ville du Zimbabwe, Abel, Ben et Lucky font partie de l'aventure, avant que la guerre contre le régime de la Rhodésie raciste ne mette un terme à leur carrière. Abel est emprisonné pendant dix ans pour jusqu'à la véritable indépendance du pays, en 1980. En 1990, il décide Ben et Lucky à reprendre la scène ensemble. Les Cool Crooners sont nés, renforcés par un jeune voisin d'Abel, Eric Juba. Le reste de l'histoire est un feu qui embrase les corps et purifie les âmes.

Souvenirs d'Afrique

Les Cool Crooners, Ben Phula Phulani (70