Saint Austell envoyée spéciale
C'est l'histoire d'une réussite à l'américaine. Et pourtant nous sommes en Angleterre. Dans une ancienne carrière d'argile des Cornouailles, à quelques kilomètres de la mer, huit énormes bulles blanches, qui semblent gonflées par des habitants venus d'ailleurs, abritent la plus grande serre jamais réalisée: 120 000 plantes, 5 000 espèces. Cet étrange objet, à l'insolite excessif, se nomme «Eden Project» en toute modestie. A l'origine de ce projet mégalo d'un milliard de francs, Tim Smit, ancien producteur de rock, homme d'affaires tout à la fois visionnaire et très en phase avec la réalité. Alors que le Dôme londonien autre projet pharaonique est retombé comme un soufflet, Eden a décollé. Un peu trop bien même: 1,3 million de visiteurs depuis son ouverture en mars quand on n'en attendait qu'un million pour l'année. Eden se compose de deux ensembles de quatre bulles. Le premier est consacré aux climats méditerranéens et le deuxième plus grand aux «tropiques humides». Il est adossé à la falaise de la carrière, plein sud pour prendre la chaleur.
35° de température. A moins de jouer très finement avec les jours et les horaires, Eden se visite souvent à la queue leu leu. La balade en forêt tropicale, s'effectue, non pas dans la crainte de voir surgir un éléphant mais derrière des centaines de congénères, ce qui ternit quelque peu le charme des moiteurs ambiantes. Pourtant le visiteur anglais se prend au jeu. Prudent, il a emporté sa bouteille d