Noyés dans l'affiche prestigieuse du Festival de musique baroque d'Ambronay, les jeunes chanteurs et musiciens de l'Académie du festival en sont pourtant l'un des fers de lance. Après Christie, Garrido, Savall, c'est Christophe Rousset qui les dirige cette année dans Cadmus et Hermione, la première tragédie lyrique de Lully, dont le succès lui valut de déloger Molière du Palais-Royal. S'appuyant sur la finesse théâtrale du livret de Philippe Quinault, Ludovic Lagarde opte pour un spectacle dépouillé: déplacements mesurés, postures justes, costumes sculptés dans l'uniformité du blanc, lumières délicates, dans lesquelles se rejoignent palette baroque et lueurs vinyles. Cadmus et Hermione a octroyé, lors de sa création en 1673, un nouveau statut au ballet: il n'est plus traité en marge de la narration, mais intégré au récit. Pour retranscrire cette modernité d'autrefois, Lagarde a fait appel à la chorégraphe Odile Duboc. Son travail et la présence de jeunes danseurs contribuent à donner à cette production un poids et une réalité charnelle, en contrepoint des images et lumières irréelles qui évoquent les machineries baroques et apparitions divines. Avec le soutien de Christophe Rousset à la direction musicale, Cadmus et Hermione fuit les lieux communs du genre sans trahir l'esprit musical.
Joyaux baroques
Après le Requiem des rois de France de Caurroy, par l'ensemble Doulce mémoire, le festival s'achèvera sous les directions musicales de William Christie, Michel Corboz, Gérard Les