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Libération
Critique

Sanchez et sans complexes.

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Premier album d'un DJ vedette new-yorkais, où, sur fond de house, se croisent new wave et rythmes latinos.
publié le 5 octobre 2001 à 1h10

Miami, printemps 2001. Au bord de l'immense piscine du Delano, Roger Sanchez prend le soleil en compagnie de la famille Daft Punk. Il a sympathisé avec le duo quand il était encore sur le label indépendant Soma. Mi-septembre, deux jours après les attentats, on le retrouve à Paris, où il mixe trois soirs de suite, invité des soirées Respect au Queen et Magic Garden au Cabaret sauvage de la Villette. Prétexte à cette rencontre, la publication de First Contact, à la croisée des sensibilités pop, house, dance et néo-new wave. Un album en forme de bilan personnel et de manifeste contemporain, pour celui qui naquit le 1er juin 1967 dans le Queens (New York) de parents émigrés de République dominicaine.

«Sens de communauté». «Biberonné au funk, au latino et à la disco», Sanchez joue clarinette et batterie à l'église à l'âge de 10 ans, puis il traîne dans les house-parties, étonnant les filles de son break-dance. Choisi pour une pub, il se présente aux castings des premiers films de la culture hip-hop, comme Beat Street et Krush Groove. Quand il ne tourne pas, il danse une fois par semaine avec ses potes, sur Times Square, «après l'école», car sous ses allures de bad boy, l'adolescent se veut «clair» et se destine à devenir architecte. De fait, il reste surtout DJ, et c'est son père qui l'encourage à abandonner ses études pour se consacrer à sa passion. Connecté à la scène underground du Paradise Garage et du Loft, Sanchez découvre alors ce «sens de communauté extrême qui s'empare de