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Libération

A bout de bras

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par Eva LE FLOCH
publié le 12 octobre 2001 à 1h15

Dans la bande-annonce de Reines d'un jour, dernier film de Marion Vernoux, Karin Viard dit à peu près ceci: «Je ne comprends pas. Je leur donne ça (elle montre la totalité de son bras) et ils ne prennent que ça (elle montre son ongle).» Ils, évidemment, ce sont les hommes, qui, en l'occurrence, se comporteraient pour une fois à l'inverse des enfants, ce dont il faudrait se féliciter. La saynète en tout cas déclenche la confidence de ces messieurs, ce qui n'est pas si courant. Eric, 37 ans, marié, deux enfants: «Trop de générosité féminine, ça fait peur, j'ai l'impression que je vais m'y perdre. J'ai connu une folle de ça: le côté infirmière, tu dois rester malade tout le temps. En fait ça cachait une volonté d'hypercontrôle. En revanche, les femmes généreuses sexuellement, c'est très flatteur et très bandant même si on s'inquiète toujours pour le coup d'après, celui-lui où on ne pourra plus. Oui, il y a un don de soi chez les femmes qui leur est spécifique, qui est très beau mais qui s'accompagne d'une forte propension à l'inquiétude. Des petites noisettes d'inquiétude dont elles font provision dirait-on, des petites choses qui les inquiètent et que moi, souvent, je ne vois même pas. Les hommes s'inquiètent aussi mais ils n'en parlent pas. On pense qu'on doit régler ça seul.» Dans le cas de Bertrand, 32 ans, célibataire, on n'a pas le temps de lui mimer la séquence qu'il s'enflamme: «C'est exactement ça. Une femme qui donne ça (il montre l'entièreté de son bras) attend forcé