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Libération

Des journées entières dans les arts

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Un domaine de 175 hectares dédié à toutes les créations culturelles. Au Centre d'art de Kerguéhennec, des statues peuplent le parc à l'anglaise, les spectacles se donnent en plein air et le château fait galerie.
publié le 12 octobre 2001 à 1h14

Bignan (Morbihan) envoyé spécial

Le domaine de Kerguéhennec est ouvert au public mais le public ne le sait pas. Ou si peu. Les plus grands connaisseurs de l'endroit, enclavé dans la Bretagne profonde, à l'écart du très touristique golfe du Morbihan, sont ceux qui arpentent sa forêt et son parc au pas de course du vendredi au dimanche soir. L'homo kerguehennicus, avide de chlorophylle, quand il ne pêche pas au bord du très vaste étang, porte survêtement et baskets et sillonne en grappes compactes les allées grandioses et les chemins creux, sans prêter une attention particulière à quelques objets incongrus. Une cage vide plantée dans une clairière, des pattes d'éléphants à l'ombre de sombres frondaisons, un personnage de bronze figé dans sa course par un arbuste qui lui traverse le corps ou un totem géant planté dans la perspective cavalière donnant sur la façade d'un château du XVIIIe fraîchement ravalé.

Le parc aux sculptures. Propriété du département du Morbihan depuis trente ans, Kerguéhennec, à 20 kilomètres au nord de Vannes, centre d'art et centre culturel de rencontres depuis 1992, dispose de tous les atouts pour devenir un Disneyland de l'art contemporain, destin qui n'est heureusement pas et n'a jamais été dans les projets de ceux qui en ont pris la direction. Son parc de sculptures, unique en France, compte une vingtaine d'oeuvres permanentes disséminées dans quelque 175 hectares où se cachent (les découvrir, même avec le plan fourni au visiteur, tient ­ et c'est tant