Ils y sont attachés, en parlent comme d'une histoire d'amour, les portent même troués, en sont malades quand ils le perdent. Ce sont les fous du T-shirt. Pas n'importe lequel, ni le Petit Bateau tout blanc, ni l'informe imprimé qui sert de pyjama. Mais le graphique, le décalé, l'unique, bref, le miroir de soi. Le T-shirt a dépassé le statut de porte flingue des marques, du marketing et des messages politiques «institutionnels» pour se transformer en porte-parole de soi-même. Ce n'est plus un bout de tissu, mais une extension de sa personnalité. Ce basique en coton condamne, soutient, stigmatise, encense, provoque, esthétise... En fonction du contexte, il délivre des messages plus ou moins codés. Dans toutes les capitales occidentales ont fleuri ces dernières semaines les T-shirts I love NY. Les plus cyniques ont rajouté «ed» entre le coeur logotisé de «love» et les initiales de la capitale orpheline de ses Twin Towers. En Indonésie, c'est le T-shirt Oussama ben Laden qu'on s'arrache, manière d'affirmer sa fierté d'être musulman.
Médium universel. La tendance est mondiale, qui colle à la customisation généralisée. Les grands noms de la mode s'y sont mis, s'autorisant ainsi un support de communication à moindre frais, du fameux I love Dior de Galliano en passant par la collection d'agnès b. offrant carte blanche à des artistes. Mais, pour une fois, le mouvement est démocratique. Et, de New York à Peshawar, le T-shirt a toutes les qualités pratique, pas cher, facile à porter e