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Libération
Interview

Militaire, punk et subversif

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publié le 12 octobre 2001 à 1h15

Helen Walters et Tim Fletcher signent avec 100% Cotton (1) le premier ouvrage largement documenté sur le T-shirt, proposant un tour du monde de la production graphique. Helen Walters revient sur la courte histoire de ce sous-vêtement surexposé.

Tout le monde porte des T-shirts originaux. Le T-shirt est-il devenu l'élément obligé d'une garde-robe?

C'est un uniforme. C'est d'ailleurs ce qu'il était à l'origine, un élément de la panoplie militaire américaine, un sous-vêtement porté sans chemise dans le Pacifique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Jeunes, vieux, riches, pauvres, tout le monde en met, et plus intéressant, chacun peut en dessiner. A la fin des années 80, avec l'ascension de la house, de l'acid et du clubbing, beaucoup de gens se sont mis à en fabriquer et à les donner à leurs amis pour qu'ils les portent en club. Ces gens-là ont touché le jackpot. De jeunes stylistes ont commencé par ce canevas bon marché qui permet de se faire repérer, avant de passer à autre chose.

Le T-shirt est-il nécessairement porteur de message?

C'est essentiellement un vêtement pour les jeunes, étudiants, enfants, etc., les mêmes qui veulent titiller l'establishment: un sentiment subversif, offensif ou politique imprimé sur un T-shirt est le moyen le plus simple de provoquer des réactions. D'où l'immense succès des motifs punk ­ et Malcom McLaren avait beau jeu de décrire ce vêtement comme «la base de tout». Les T-shirts à message politique, produits en quantité, sont portés lors de manifest