Helen Walters et Tim Fletcher signent avec 100% Cotton (1) le premier ouvrage largement documenté sur le T-shirt, proposant un tour du monde de la production graphique. Helen Walters revient sur la courte histoire de ce sous-vêtement surexposé.
Tout le monde porte des T-shirts originaux. Le T-shirt est-il devenu l'élément obligé d'une garde-robe?
C'est un uniforme. C'est d'ailleurs ce qu'il était à l'origine, un élément de la panoplie militaire américaine, un sous-vêtement porté sans chemise dans le Pacifique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Jeunes, vieux, riches, pauvres, tout le monde en met, et plus intéressant, chacun peut en dessiner. A la fin des années 80, avec l'ascension de la house, de l'acid et du clubbing, beaucoup de gens se sont mis à en fabriquer et à les donner à leurs amis pour qu'ils les portent en club. Ces gens-là ont touché le jackpot. De jeunes stylistes ont commencé par ce canevas bon marché qui permet de se faire repérer, avant de passer à autre chose.
Le T-shirt est-il nécessairement porteur de message?
C'est essentiellement un vêtement pour les jeunes, étudiants, enfants, etc., les mêmes qui veulent titiller l'establishment: un sentiment subversif, offensif ou politique imprimé sur un T-shirt est le moyen le plus simple de provoquer des réactions. D'où l'immense succès des motifs punk et Malcom McLaren avait beau jeu de décrire ce vêtement comme «la base de tout». Les T-shirts à message politique, produits en quantité, sont portés lors de manifest