envoyé spécial à Nantes
Dans l'ancienne usine Lu, devenue en 2000 le Lieu Unique, un complexe comprenant salles de concerts, de spectacles et d'expositions, le directeur Jean Blaise arbore un large sourire, devant une foule compacte, verre de vin ou de bière belge à la main : «L'Aller-Retour à Anvers est le résultat de deux années de travail, où nous avons découvert ce qui se fait de mieux en théâtre, danse, arts plastiques, musique et mode. C'est la première manifestation de cette ampleur depuis les Allumés et Fin de siècle. Ces événements étaient une manière habile de faire découvrir Nantes par le biais d'intervenants étrangers. Cette fois, l'artiste est au centre.»
Début octobre, une centaine de Nantais ont fait le voyage pour Anvers et «découvrir la ville non comme des touristes, mais comme des visiteurs éclairés». Depuis jeudi, le match retour se joue à Nantes, avant qu'un ticket similaire soit certainement créé pour Londres ou Berlin, d'ici à deux ans.
Hétéroclite. Malgré l'aspect très branché du lieu et de la manifestation qui peut agacer, l'Aller-Retour à la découverte de l'avant-garde flamande semble réussir là où les Allumés et Fin de siècle marquaient le pas : rendre visible l'état de la création contemporaine d'une ville à un moment précis, en limitant l'éparpillement. La chambre de coton du plasticien Peter De Cupere, les portraits photos d'anonymes aux couleurs mates de Katja Devlamynck, Jan Fabre dans la chapelle de l'Oratoire (donnant lieu au solo organique d'un