Ouvertes le week-end dernier et s'achevant ce dimanche, les 12es Grandes Journées du Centre de musique baroque de Versailles sont consacrées à Delalande, fils de tailleur, né à Paris en 1657 et mort à Versailles en 1726. En 1990, Savall, Herreweghe et Péres figuraient au générique d'une première célébration par le Centre (1). Cette année, Christie, Coin, Dumestre et Gester qui publie un enregistrement superbe des Motets de Delalande chez Naïve proposent de découvrir des oeuvres qui n'avaient pas été données lors de la première rétrospective.
Successeur de Lully. Parmi les travaux de jeunesse, les premiers ballets de la cour (1682) et le Motet (1683), qui signalent le remplacement de Dumont et Robert par un nouveau maître de chapelle, produisant une musique «plus adaptée au lieu, plus fastueuse et mieux construite, c'est-à-dire intégrant les nouvelles données de la musique de l'époque, déposées par Lully», dixit Jean Durron. Lully, alors en disgrâce, mourra quatre ans après l'arrivée de Delalande à la cour du Roi-Soleil, qui correspond également à la naissance de Bach. Ce qui va séduire Louis XIV, c'est cette façon qu'a Delalande d'enrichir la forme du motet d'airs et de mélodies beaucoup plus développés, comme on a pu l'entendre à Versailles la semaine dernière. Hier, Schneebelli s'attachait aux pages écrites en 1683, date à laquelle le roi lance un concours de maîtres de chapelle, sélectionnés puis mis en loges avec un texte et du papier à musique. Delalande a alors 26 a