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Libération
Critique

«Paris-Barcelone», pour touristes.

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publié le 16 octobre 2001 à 1h16

Après Paris-New York, Paris-Berlin, Paris- Moscou et même Paris-Paris, voici désormais Paris-Barcelone. Par son titre, l'exposition, sous-titrée de Gaudí à Miró, tend à s'inscrire dans la lignée des grandes manifestations, organisées par Pontus Hulten, qui firent la gloire de Beaubourg en son époque héroïque (fin des années 70-début 1980). Le dialogue ouvert entre les grandes capitales témoignait alors de la vitalité des avant-gardes. Rien de tel avec Paris-Barcelone où l'option générale relève plutôt d'une perspective touristique: ouverture prévisible avec la présentation du génie architectural de Gaudí, déployé au-dessus de la capitale catalane, au moment de l'Exposition universelle de 1888. Et clôture sur l'évocation, par maquette interposée, du pavillon de l'Espagne républicaine à l'Exposition universelle qui s'est tenue à Paris en 1937.

Absences. En dépit de l'envol de leurs torsades et volutes, les bâtiments gaudiens sont intransportables. Tout comme le sont le pavillon de José Luis Sert, conçu pour l'Exposition de 1937, ainsi que l'oeuvre clé qu'il contenait, le Guernica de Picasso, illustrissime manifeste peint contre la guerre et les bombardements franquistes. Le premier a été tout simplement détruit. Le second, après être passé par le MoMA (1), a réintégré l'Espagne du postfranquisme pour s'installer dans une salle bien gardée du musée national, centre Reina Sofia, de Madrid, placée sous haute surveillance; peu de chances qu'il en sorte jamais. Ces absences, certes