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Libération
Critique

Un «Petit Poucet» un peu poussif

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publié le 17 octobre 2001 à 1h17

En 1998, on avait fait de grands moulinets rhétoriques pour attirer l'attention sur un film noir, Déjà mort, premier long métrage d'Olivier Dahan sorti le même jour que The Big Lebowski des frères Cohen et qui eut une carrière en salles trop courte. Depuis, le film a eu une seconde chance en édition vidéo-DVD et compte de nombreux fans. L'annonce du projet de Dahan de réaliser une adaptation du conte de Perrault le Petit Poucet avait de quoi surprendre. On le voyait plutôt affirmer sa veine Ferrara-Lynch que sa pente Burton. Le tournage de Poucet, entièrement en studio dans les décors ultra-chiadés de Michel Barthélemy et les costumes souvent somptueux de Gigi Lepage, fut une longue et coûteuse aventure, un pari risqué pour le producteur Eric Névé au sein de La Chauve Souris Production. Le film bénéficie ce mercredi d'une grande combinaison de salles (500 copies en France) et vise un public d'enfants.

Inégal. Le film suit la trame du conte et s'en éloigne pour inventer une ogresse pacifique avec qui Poucet s'allie pour déjouer l'ogre cannibale. Pour un adulte, quand bien même il aurait gardé au congélo son coeur d'enfant, il est difficile de palpiter aux différentes péripéties jalonnant le récit. Il faut donc se raccrocher à la mise en scène qui, avouons-le, nous semble inégale.

Olivier Dahan est particulièrement mal à l'aise dans les séquences les plus «réalistes» (scènes de famille, arrivée des soldats au village...) et parvient à se transcender dans les moments les plus oni