«Je quitte une maîtresse de quarante ans.» C'est par ces mots que Jean Danet avait signalé son départ des Tréteaux de France au début de l'année, laissant la direction de ce chapiteau ambulant entre les mains de Marcel Maréchal, après une vie consacrée au théâtre et à la décentralisation culturelle.
Dans les années 50, Jean Danet tourne quelques films. Sa stature comme son jeu en font un espoir du cinéma. L'homme à la gueule de jeune premier, qui tourne notamment Notre-Dame de Paris avec Jean Delannoy, décide pourtant d'abandonner un début de carrière prometteur pour fonder, encouragé par Jean Vilar, les Tréteaux de France en 1960. L'idée est alors de reproduire l'expérience que Vittorio Gassman mène en Italie: porter les textes classiques et l'art dramatique dans les campagnes à l'aide d'un chapiteau, de quelques camions et de jeunes comédiens, la structure étant alors construite avec ses premiers cachets d'acteur. En 1965, sous l'impulsion d'André Malraux, les Tréteaux deviennent centre dramatique national. De Marchecoul à Clisson ou à Loches, les camions sillonnent la France entière, les techniciens montant le chapiteau dès l'arrivée pour le spectacle le soir. Francis Huster, Jacques Villeret, André Dussollier, Pierre Arditi montent notamment sur les planches, comme Guy Bedos, Georges Brassens ou Raymond Devos.
Foi irrévocable. Durant quatre décennies, plus de 7 000 représentations sont données. Au rythme de deux pièces et de plus de quatre mois de tournée par an, c'est plu