On connaît Frédéric Gies, 28 ans, et Frédéric de Carlo, 29 ans, pour les avoir vus danser dans les compagnies d'Odile Duboc, de Daniel Larrieu ou, plus récemment, de Laure Bonicel et de Christophe Haleb. Depuis 1997, ils s'essaient aussi à la chorégraphie, pas tant pour faire acte d'auteur que pour mettre en scène leur vision du monde et de la danse; ce qui les oblige à repenser au sein même de l'équipe les relations entre individus. Contre la notion hiérarchique de chorégraphe créateur et de danseur exécutant, ils opposent le collectif.
Dans la compagnie Sacré Sacrum qu'ils ont créée, mais dont ils ne vivent pas, tout le monde est chorégraphe et touche les droits d'auteur. Cette attitude n'est pas nouvelle, si l'on se souvient des Américains Yvonne Rainer ou Steve Paxton dans les années 60-70. Fred et Fred, eux, doublent leur critique sur l'organisation de la danse d'un pamphlet contre le sexisme et l'homophobie.
Discours politiques. Sur le plateau, un tapis pelucheux et bas de gamme structure l'espace, avec plus loin un coin minibar, pas très chic lui non plus. Le décor pourrait être celui d'un bar à hôtesses. Lesquelles sont ici avenantes. Gies est moulé dans une robe courte arrachée à une tapisserie psychédélique. De Carlo, en short sur collant résille, apparaît juché sur de hauts talons. Sarah Degraeve, elle, est une vraie femme en jupe rose-mauve à vomir et Viviana Moin, une «sale gouine», ainsi qu'il est écrit sur l'un des T-shirts personnalisés qu'arborent les interprè