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Libération
Critique

Tarmac entre en piste.

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publié le 18 octobre 2001 à 1h18

Au-delà de la simple évocation d'une piste d'aéroport, Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel, respectivement chanteur et violoniste de Tarmac, voient dans ce lieu de transit la métaphore d'échanges culturels. Leur premier album saupoudre une poignée d'influences, du blues d'un cueilleur de coton à la litanie d'un guitariste malien, dans un propos aussi sentimental que sociétal. «C'était aussi, à l'image du goudron, le fait de construire à partir de matériaux bruts», disent-ils d'une seule voix dans un endroit du Paris connecté, le Café de l'industrie, à Bastille. A l'exception d'un solo de trompette, tout a été réalisé en tandem. Violon, Rhodes (piano électrique, ndlr), mélodica, six-cordes acoustique, dobro et percussions: les deux membres de Louise Attaque ont pris ces instruments à bras le corps pour un disque s'offrant à la liberté d'un projet extérieur, alors que leurs acolytes se consacraient à Ali Dragon.

Ecrit durant l'hiver à l'issue d'une tournée, l'Atelier a été enregistré en une vingtaine de jours. L'album revendique une veine acoustique qui rappelle, en même temps qu'il s'en distingue, le phénomène Louise Attaque ­ il a marqué le rock français par ses ventes historiques 2,3 millions pour le premier album.

Sillon. Creusant le sillon déjà entamé avec la chanson Du nord au sud sur le deuxième Louise Attaque, Tarmac ressemble certes au groupe dont il est issu, puisque ses membres en sont (par le violon et la voix) l'identité et l'accent. Dans cette hypothèse, Tarmac s'affir