Il y a des jours où la logorrhée du réseau frise l'overdose. De discussions en forums, la somme des opinions échangées, des altercations feutrées et des réponses horrifiées aboutit à la saturation. Cette semaine, trois annonces émanant du monde de l'art viennent donner du grain à moudre aux anti-nouveaux médias. Le futur Palais de Tokyo, musée de la création contemporaine, en est l'exemple le plus caricatural, qui propose sur son site de répondre «en quelques lignes» à la question: «Quel est le rôle de l'artiste aujourd'hui?» (1). Un quizz géant qui fait suite au livre Qu'attendez-vous d'une institution artistique du XXIe siècle? publié avant l'été, où curateurs, artistes et spécialistes de la création proposaient des réponses forcément rapides. La discussion n'en est pas une, l'exposition des points de vue, si raccourcis qu'ils deviennent caricaturaux, ne mène à rien et l'utilisation de l'interactivité, façon sondage express, est à la limite du scandaleux. La démarche de Jochen Gerz, artiste allemand qui aime questionner notre rapport à l'information et à l'histoire, est en soi beaucoup plus novatrice. Gerz propose, via le site Anthologie de l'art, un «dialogue sur l'Internet» qui doit amener 312 spécialistes, artistes, théoriciens internationaux à échanger leurs points de vue et images autour de la question: «Dans le contexte actuel de l'art, quelle serait votre vision d'un art futur?» (2) L'originalité du projet, c'est d'avoir imaginé un cadre rigide à cette plate-forme d
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