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Libération

Chapelet mignon et robe de bure

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publié le 19 octobre 2001 à 1h19

Tuniques en drap de laine chez le duo de créateurs belges A.F. Vandevorst, robes en toile de bure chez les anglo-nippons de Yab-Yum, un cortège de chapelets à porter en ceinture ou en sautoir (Maison Thuillier) ou comme chaînette pour fermer le col du manteau de Vandevorst... A moins qu'on ne résiste pas à la tentation de faire fondre contre soi le savon Chrome Hearts, ciselé en forme de croix gothique (chez Colette). (Re)nouveau credo des créateurs, l'influence du religieux cette saison est encore soulignée par la vogue du noir (lire pages t 26et t 27) qui, associée à la rigueur d'une coupe simple, donnerait des airs de sacristain à Naomi Campbell. «On est loin de la revendication néo-gothique et néo-romantique du tout début 80, alors portée par tout un contexte culturel, note Lydia Kamitsis, conservateur du musée de la Mode et du textile. Les créateurs repiquent aujourd'hui des détails de l'univers religieux, silhouettes ou matières, ensuite digérés dans leur recherche nouvelle d'humilité, de simplicité des formes. Ils prennent le contre-pied de l'aspect frénétique de la mode: c'était particulièrement surprenant dans le défilé Vandevorst dont l'ambiance s'approchait, peut-être pas du recueillement, mais d'une atmosphère opposée à l'effervescence habituelle des défilés...» C'est pourtant la créatrice anversoise Ann Demeulemeester qui s'assure la meilleure place auprès de saint Pierre en rhabillant la Vierge de l'Eglise Saint-André d'Anvers d'une robe à bandelettes noires et