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Libération

Crash en Flash

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publié le 19 octobre 2001 à 1h19

«Le Dr Brewer était mathématicienne, elle donnait des cours de statistiques. Elle savait que la probabilité de mourir dans un crash d'avion était de 1 sur 250 000. Elle ne croyait pas à la chance.» Le Dr Carol Brewer occupait le siège 14F du vol 404. Elle faisait partie des 218 passagers du Boeing 777 qui s'est volatilisé au-dessus de l'océan Atlantique après avoir largué ses voyageurs. Macabre coïncidence. L'auteur de Flight 404, Robert Hodgin, jeune Américain de 29 ans, fasciné par les histoires d'avion, travaille sur ce projet depuis juin et comptait le mettre en ligne le 11 septembre, jour de l'attentat. Cette fiction, sélectionnée dans la catégorie «expérimental» du prochain Flashforward, festival du film flash, qui s'ouvre à Amsterdam le 31 octobre, explore les peurs des passagers sous formes de métaphores visuelles angoissantes. Un carnet de bord animé retrace l'avancée de l'enquête. Les internautes peuvent envoyer leurs suggestions par mail. Les plus pertinentes seront incorporées dans l'histoire par l'auteur qui s'est entouré, pour la programmation, des sorciers du Flash, Joshua Davis ou Erik Natzke. L'originalité de Flight 404 tranche avec la plupart des oeuvres en compétition où débauches d'effets visuels, virtuosité dans la programmation et esthétisme futuriste récurrent cachent souvent un contenu assez pauvre. On préférera les animations ultra-minimalistes et le mauvais esprit du studio français Millimages ou les expérimentations sans chichis de Sound of Design.