Menu
Libération
Critique

Gosh, clowneries au gré des agrès

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 2001 à 1h19

Ces filles ne se prennent pas au sérieux. Tant mieux. Toutes trois sorties d'une école d'acrobatie et de danse berlinoise, elles auraient pu faire du cirque. Mais Christine Ritter, Sabine Rieck et Kathrin Mlynek sont des expertes de la galipette qui osent se prendre les pieds dans le tapis. Elles voulaient des spectacles hybrides où l'exercice prend du sens et mène tout droit au rire. Pari tenu. Il y a dix ans, elles fondent la compagnie Gosh et entrent dans le cercle des précurseurs du nouveau cirque. Loin de l'esbroufe, elles jouent de leur corps qui voltige, se contorsionnent, dansent pour réinventer le numéro de clown. Dans Une poignée de femmes, elles se retrouvent dans la peau des «Flying sisters», une troupe aux chorégraphies aussi défraîchies que ses tenues de scène. Le trio conte, au gré des agrès suspendus à un mât de cocagne, la noyade sous les applaudissements, les rivalités entre artistes, les rêves brisés, la solitude de la virtuose de hula-hoop, l'extase du tuba en apesanteur, la fusion des êtres sur un trapèze... Souvent à la lisière de l'exploit ou de la poésie, elles glissent toujours avec jubilation dans l'autodérision. Pour parvenir à cet équilibre, le trio a pris en renfort un metteur en scène (Michel Dallaire), un chorégraphe (Pierre Doussaint) et un scénographe (Franck Fortcoes).

>Tournée sudiste

Une poignée de femmes est une co-production entre le théâtre Toollhaus de Karlsruhe et plusieurs théâtres du Sud-Ouest de la France (Alès, Montpellier, Auch...)