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Libération

La guerre... des sexes

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par Eva LE FLOCH
publié le 19 octobre 2001 à 1h19

Actes terroristes, bombardements. Une amie qui a toujours le mot pour rire a dit l'autre soir: «Quand la peur de la castration augmente, les hommes font la guerre.» Au coeur du rejet du modèle occidental par le monde arabe, il y a un gigantesque non-dit qui touche bien sûr à l'émancipation des femmes. Les signaux envoyés par l'inconscient djihadisé sont assez clairs: «Plutôt crever.» Qu'il s'agisse de curés, de pasteurs, de sorciers ou de mollahs, les femmes ont toujours été soupçonnées du pire. Les religions sont là pour mater le féminin en l'homme. On peut dès lors dire ce qu'on veut du méchant capitalisme, il a permis, les devoirs sacrés de la consommatrice l'exigeant, que sautent les verrous d'une morale qui entretenait les femmes dans la dépendance et dans de mauvaises habitudes d'économies de bouts de chandelles. Nous voilà libérées et dépensières, et aucune de nous, quel que soit son niveau d'aliénation idéologique, n'irait refaire sa vie chez les taliban plutôt qu'en Amérique (pas trop profonde quand même), à moins de vouloir vraiment se faire remarquer. Pour autant, la question du pouvoir entre les sexes est loin d'être résolue sous nos tropiques. Les hommes d'ici et maintenant ne s'accrochent pas à leur domination simplement pour sauvegarder les privilèges qu'elle leur octroie.

Pas plus qu'à la tête d'un Etat, le pouvoir ne peut rester vacant dans un couple. L'abandonner, ce serait voir les femmes s'en emparer, ce qu'elles seraient les premières à ne pas supporter,