On s'y amusait pour pas cher, tous les plus de vingt ans y ont barboté. Dans la sublime piscine Arts déco de Roubaix, le gosse de prolétaire venait faire trempette à côté du fils du patron. Fermée pendant quinze ans pour cause d'insalubrité, elle rouvre dimanche, recyclée en musée d'art et d'industrie. Pour saluer l'événement, le spectacle est dans les salles. Neptune crache à nouveau dans le bassin, sous l'oeil de quelques sculptures de marbre. Sur le mur du jardin intérieur, diffusé en boucle: «Detroit». Ce défilé de mode black power sur fond de musique électronique au New York Downtown Festival a été créé par Art point M., un collectif de plasticiens roubaisiens. Bonimenté par la clownesse Stéphanie Petit, en bleu de travail et casquette, le visiteur passe son brevet d'inauguration: photographié, puis imprimé sur un brevet de natation année 30. Toutes les heures, la comédienne Cendres Delort joue le rôle de Camille Claudel, et passe sa colère sur la Petite Châtelaine, buste de petite fille acquis par le musée. Les enfants plongent dans les malles à jeux, recréent le costume du personnage d'un tableau de Jean-Joseph Wéert, découvrent une oeuvre de Cogghe par un trou de serrure. Dans le salon de thé, la pâtisserie Méert s'inspire des oeuvres pour créer ses desserts.
Odeur de Javel et bruits d'eau
Toutes les heures, pendant quelques secondes, sont diffusées des ambiances de piscine, cris de nageurs, annonces, bruits d'eau, conçues par le label Wave. Mouillettes parfumées sur l