Menu
Libération
Critique

Le Parrain se fait coffrer

Article réservé aux abonnés
La saga Corleone au complet, la tribu Coppola en arrière-plan. Le coffret DVD du Parrain offre une magnifique relecture d’une histoire de famille tournée en famille.
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

«On veut que je mette en scène cette merde. Et moi je veux faire de l’art !» C’est peu dire que Francis Coppola, se con fiant en 1970 à son père Carmine, se montrait réservé à l’idée de réaliser l’adaptation du Parrain, le best-seller de Mario Puzo sur une dynastie de mafiosi italo-américains. On connaît la suite : le film remboursé au centuple, trois oscars, un deuxième épisode, plus imposé que voulu par Coppola, mais tout aussi gagnant et, quinze ans plus tard, le Parrain III que plus personne n’espérait. Le splendide coffret DVD qui réunit les trois épisodes de la saga Corleone analyse largement ce que, avec le catholique Coppola, on peut qualifier de miracle. Miracle de production tout d’abord : au fil du commentaire audio, enregistré par Coppola, sur l’intégralité de la saga (plus de neuf heures de souvenirs ou d’analyse de séquences, et pas dix minutes à jeter), on est effaré du nombre de scènes quasiment improvisées sur le tournage (le chef décorateur Dean Tavoularis : «Pour Francis, le script est comme un journal. Ça change tous les jours.»). Miracle artistique, ensuite : voulus par la Paramount comme des superproductions de genre, les trois Parrain se révèlent des oeuvres profondément personnelles, Coppola parvenant, entre autres exigences, à maintenir la complexe narration en flash-backs du deuxième épisode.

Détails documentaires. La plus belle définition des Parrain est donnée par le cinéaste lui-même : «Des films sur une famille, faits par une fam