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Libération

Mort de Francesco Biamonti.

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L'auteur à l'oeuvre imprégnée de nature avait 68 ans.
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

Dans ses romans comme dans la vie, Francesco Biamonti s'est tenu à cette «ligne ligurienne» qui consiste à parler de soi en parlant des choses, à dessiner son propre portrait à travers la nature, comme l'un de ces paysages en mouvement, entre mer et montagne, qui l'avaient vu naître. D'ailleurs, il ne s'est jamais éloigné pour longtemps de chez lui, San Biagio della Cima, le village dans les hauteurs de Bordighera, où il vient de s'éteindre mercredi 17 octobre, après une longue maladie. Il avait 68 ans.

Légende. En Ligurie, on est ou marin ou paysan. Son frère étant devenu capitaine dans la marine marchande, il ne restait à Francesco que la terre, ou presque. Longtemps en effet, on l'a cru cultivateur de mimosas, sur le lopin de terre hérité de son père avec l'étable du mulet et le moulin à huile. C'était une exagération, pratiquement une légende, dont il n'était pas à l'origine, mais qu'il se plaisait à ne pas démentir. Plus prosaïquement (et gagnant beaucoup moins qu'un cultivateur de mimosas), Francesco Biamonti a travaillé à la bibliothèque publique de Ventimille jusqu'à ce que le succès des premiers romans ne lui permette de revenir au village pour lire et écrire, n'en sortant que rarement, à l'occasion de la présentation d'un nouveau livre.

Francesco Biamonti débute sa carrière très tard en 1981, à 54 ans, en publiant l'Ange d'Avrigue (Verdier, 1990). C'est sa deuxième tentative chez Einaudi. Italo Calvino, responsable de la littérature dans la maison turinoise, est enth