C'est une grande fille, brune, un peu intimidée par ce qui lui arrive quand elle reçoit un accueil élogieux dès son premier album, Raoui (le Conteur). Soit une voix ample, une guitare sèche, une orchestration sobre et un chant arabe essentiellement, qui sont en train d'élargir son audience. Souad Massi est actuellement engagée dans une (très) longue tournée hexagonale qui passera aussi par l'Amérique du Nord. «Je vis ce qui m'arrive naturellement. Je n'ai pas le temps d'analyser, je pense juste à ma musique, à de nouveaux arrangements», dit celle qui tisse un lien gracieux entre le Maghreb et l'Amérique. De chez elle, Souad Massi a retenu le rythme mat gnaoui, le haouzi né en Andalousie, le chaâbi, blues populaire d'Alger; d'Amérique, le goût du folk et de la country. Elle a écrit: «Nous sommes tous des otages/ Seuls les ravisseurs changent/ Nous sommes tous des ravisseurs/ Seuls les otages changent».
Née il y a 29 ans à Bab-El-Oued (Alger), installée en France depuis 1999, Souad Massi est entourée de frères musiciens, d'oncles jazzmen, d'un père comptable amateur de chaâbi: «J'écoutais sans trop comprendre ce qu'ils jouaient. C'est mon frère aîné qui m'a inscrite à l'association de l'Ecole des beaux-arts d'Alger pour y apprendre la guitare pendant trois ans.» Sa carrière commence par une rencontre avec le Triana d'Alger, groupe d'animation hispanisant, avec lequel Souad fait de la scène, de la télé et apprend à chanter. La chanteuse quitte le Triana: «La situation de l'Algér