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Libération

Le monde est stoned

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publié le 26 octobre 2001 à 1h23

Elle l'a maquillé façon stoned used dirty, elle l'a customisé avec coutures à l'endroit et effilochures apparentes, elle l'a sérigraphié, pailleté, strassé... Pour sa première collection en France, Christine Costa, 29 ans dont trois de collections sous la marque «Kristine», s'est acharnée sur le denim, celui des jeans qu'elle portait il n'y a pas si longtemps encore, au lycée. C'était alors la grande époque du cinq poches, c'était les années 80, le denim 100% coton, bien raide, javellisé, pour les collégiens les plus border line.

Habitué aux grands espaces de l'Ouest américain, le jean avait pourtant subi une pénible traversée du désert au milieu des années 90, avant de revenir aujourd'hui, des graines de Popstars aux cadres sup. «De nouvelles technologies permettent de le sophistiquer, explique Laurence Pitié de PJT Style, fabricant textile spécialisé dans le costume masculin. On parvient à réintroduire l'aspect visuel du jean dans le city wear, pour permettre aux non-soixante-huitards de le porter au bureau.» Classique: on mêle la laine au denim pour le rendre plus confortable et plus chaud. D'autres y ajoutent un chouia de Lycra ou de silicone. Les fabricants ont déniché de nouvelles façons de le teindre ou de le décolorer, de nouvelles impressions: velours côtelé ou vaguelettes, dentelles ou clous.

L'entreprise Roxsclana a même concocté une recette à base de plastique, et de fibres anti-bactéries, anti-microbien ou spéciales séchage rapide: le jean «thermoformable». «Par t