Menu
Libération

Berlusconi prêt à tout privatiser.

Article réservé aux abonnés
L'Etat italien céderait la gestion de ses biens culturels contre des «loyers».
publié le 30 octobre 2001 à 1h25

Rome intérim

Le ministre italien de la Culture, Giuliano Urbani, parle d'une «véritable révolution» culturelle. Il a en effet inséré dans le projet de loi des finances, adopté il y a un mois en conseil des ministres, un article 22, qui prévoit de céder au secteur privé «l'entière gestion de la jouissance publique des biens culturels»: musées, sites archéologiques, archives ou bibliothèques. Les opérateurs se verront proposer une concession de cinq ans, dont une condition sera de payer d'avance la moitié du «loyer». Le ministre a prévu de faire ainsi entrer dans les caisses de l'Etat 80 millions d'euros par an.

«Efficacité». Depuis 1993, les entreprises privées pouvaient déjà gérer des services comme les librairies ou les cafés, «maintenant elles pourront avoir l'ensemble du musée». «Cette innovation insufflera davantage d'efficacité à l'ensemble du patrimoine artistique italien», s'est réjoui Giuliano Urbani.

Le Sénat doit examiner la loi des finances 2002 à partir de la semaine prochaine. D'ores et déjà, le ministère prépare un décret précisant quels seraient les premiers musées concernés, parmi lesquels il cite des institutions aussi prestigieuses que la galerie des Offices de Florence ou la Pinacothèque de Milan. Des banques ou encore le groupe Fiat ont montré leur intérêt, en soulignant les capacités de gestion du privé. Le ministère souligne cependant qu'il conserverait la tutelle du patrimoine public. Concrètement, ce ne sont pas les oeuvres elles-mêmes qui seraient conce