Comme son nom l'indique «Mains d'OEuvres» est un espace destiné aux chantiers, à la fabrication plus qu'à la diffusion. Installée à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) dans l'ancien centre social et sportif de l'usine d'équipement automobile Ferodo-Valéo, l'association du même nom entend faire du bâtiment (en plein aménagement depuis son ouverture en janvier), «un lieu de culture pour l'art et la société en invention», mêlant l'associatif à l'artistique.
Mains d'OEuvres vient de donner carte blanche à Joël Borges, chorégraphe d'origine brésilienne installé à Paris, tout en menant de nombreux projets à l'étranger. Celui de sa compagnie Ixkizit, consistant à accompagner de jeunes chorégraphes portugais, hongrois et monténégrins, a naturellement trouvé un toit à Mains d'OEuvres, qui lui a ouvert ses portes pour une résidence.
Triste. Dans le cadre de cette opération «Chantier en construction», qui associe les «invités» de Joël Borges à d'autres artistes en création, Ixkizit a proposé Vrai tout comme faux, une installation créée en juin dans le jardin tropical de l'Estufa Fria à Lisbonne. Or, dans le grand gymnase de Mains d'OEuvres, il n'y a rien de tropical, ni même de chaleureux. Les piscines de plastique bleu disposées sur l'aire de jeu donnent d'emblée à la scène des allures d'Aqualand où le public déambule sans trop savoir s'il peut s'asseoir, ou si il est contraint de se déplacer pour garantir le bien-fondé des déclarations d'intention de «partage, d'interactivité, de participat