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Critique

Macrobamako.

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Pléthoriques IVes Rencontres de la photographie africaine.
publié le 30 octobre 2001 à 1h25

Clic-clac. Alpha Oumar Konaré, président de la République du Mali, immortalise avec un Minolta les «honorables députés et aimables invités» qui se pressent dans l'enceinte du palais de la Culture, sur la rive sud du Niger. Dans un tourbillon de boubous et de sourires diplomatiques, les IVes Rencontres de la photographie africaine, titrées «Mémoires intimes d'un nouveau millénaire», ont ouvert le lundi 15 octobre sous un ballet de moustiques cruels.

2500 images. Juste avant, Pascal Baba Coulibaly, ministre de la Culture, avait salué dans un style inimitable «les artistes toujours étincelants de talent», en annonçant «un festival des sens et de l'esprit», riche de 2 500 photographies prises par 100 photographes choisis par 18 commissaires.

Effet boomerang, cette profusion est une épreuve pour le festivalier au bord de l'insolation, confronté à des murs et à des murs d'images sans légendes, parfois sans autre point de repère que la nationalité du photographe et sa date de naissance. «Manque de temps et de moyens (2), répond Simon Njami, directeur artistique des Rencontres nommé en décembre 1999. Peut-être ai-je eu une vision mégalo... C'était impossible de tout légender, j'assume donc ma décision. De plus, j'ai travaillé à vue, les trois précédentes biennales n'ayant laissé aucun savoir.» Mais une certaine réputation, puisque ce rendez-vous panafricain permit en 1994 la découverte de deux Maliens, Seydou Keïta et Malick Sidibé, puis, en 1996, du photographe de brousse devenu une