Le musée des Offices de Florence, bientôt confié au groupe Fiat? Aussi extravagant qu'il puisse paraître, ce projet est aujourd'hui repris par le gouvernement de Silvio Berlusconi. Ce que Thatcher n'avait pas osé faire, il prétend, lui, le réaliser. Cette mesure, qu'il a tenté de faire passer à la sauvette (lire ci-dessus), n'a cependant pas échappé à une association de directeurs de musée américains qui ont immédiatement mobilisé leurs homologues dans le monde. Une cinquantaine a signé une pétition, que Libération annonce en avant-première, pour exprimer son «inquiétude devant ce projet».
Le texte, court, est rédigé en termes fort diplomatiques, afin de préserver les chances d'un retournement de situation à Rome. Les signataires n'en demandent pas moins à Berlusconi de surseoir à sa décision. Ils «pressent le gouvernement d'Italie, dont le patrimoine culturel revêt une importance primordiale pour le monde entier, d'ouvrir un débat d'ampleur aussi bien nationale qu'internationale et de bien réfléchir» avant de s'engager dans un précédent aussi lourd de conséquences.
Privés et publics. Le gotha muséal a répondu à l'appel: en Europe, Neil McGregor (National Gallery de Londres), Robert Anderson (British Museum), Nicholas Serola (Tate, Londres) Fernando Checa-Cremades (Prado, Madrid), Eliane de Wilde (chef des musées des Beaux-Arts de Belgique), John Leighton (Van-Gogh, Amsterdam), Irina Antonova (Pouchkine, Moscou), Peter Klaus Schuster (musées de Berlin), Raymond Keaveney (Natio