Menu
Libération
Critique

Kindergarten, fééries de foire

Article réservé aux abonnés
publié le 2 novembre 2001 à 1h30

Le Prater à Vienne, sa fête foraine, l'une des plus anciennes d'Europe, sa grand-roue, ses monstres en carton, et son train fantôme. L'installation Kindergarten (jardin d'enfants), imaginée par Joëlle Bitton, Raphaël Meyer, Ulf Harr et Enrico Bravi, est un jeu de cache-cache surprenant dans l'univers enchanteur et bruyant de cette vieille foire. Pour découvrir les trésors qui s'y cachent et dénicher les monstres, il faut accepter de se perdre dans les sombres dédales du lieu et tendre l'oreille. On navigue uniquement par l'écoute: quand l'environnement musical change, la sortie du labyrinthe est proche, l'image féerique pointe le bout de son nez. Kindergarten, l'une des oeuvres les plus abouties de ce groupe de jeunes concepteurs, designers et réalisateurs multimédias européens, est présentée dans une version allégée sur superficiel.org. Cette plate-forme expérimentale regorge de petites esquisses aériennes. «Superficiel, revendique Joëlle, parce qu'on a voulu insuffler l'idée que la frivolité, la légèreté n'ont rien de négatif. Nous ne faisons pas de division entre l'apparence et la profondeur. Nous nous intéressons à ce que la surface, comme l'écran, révèle ­ ou cache.» Plus d'une dizaine de petits modules interactifs explorent ces différentes facettes. Feed-back de Raphaël propose à l'internaute de faire ses propres collages impressionnistes à partir de photos prises à Berlin et à Paris. Exploitant une fortuite erreur de programmation, Wrong Number permet à l'utilisateur