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Libération

La maison mère

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On vivait déjà sous l¹oeil des caméras et à l¹abri des digicodes. Aujourd¹hui, certains vont jusqu¹à choisir des résidences maternantes. De la qualité de l¹air à celle des voisins, on évolue dans une bulle, entre gens du même monde.
publié le 2 novembre 2001 à 1h30

D'abord le talus couvert de fleurs et d'arbustes façon rond-point d'entrée de «ville fleurie». Puis le grillage et les murs de végétation qui courent tout autour de la résidence. Une seule entrée pour le lotissement de 156 logements: au-dessus d'un portail en acier galvanisé, une caméra filme les va-et-vient 24 heures sur 24. Et dans les halls de chaque immeuble de crépi rose et de briques, une nouvelle caméra, un nouveau digicode.

«J'ai développé le concept de résidences sécurisées il y a dix ans, explique Robert Monné, promoteur et fondateur de l'entreprise Monné-Decroix. Aujourd'hui, nous gérons 5 500 logements dans la banlieue de Toulouse, dans une cinquantaine de lotissements. Nous avons des projets sur Lyon, Nantes, Blois, Montpellier et recevons 600 appels par jour.» De jeunes ingénieurs, des employés de Météo France, des infirmières, pour un loyer loin d'être exorbitant: 3 600 F pour un T3, charges comprises (548,82 euros).

Pour le même prix, locataires et propriétaires peuvent aussi se brancher sur le canal 47 de leur télévision qui retransmet en permanence les images des caméras de la résidence. «On avait pensé à en mettre une autour de la piscine, mais on s'est vite rendu compte que les motivations des "téléspectateurs" n'étaient pas les mêmes...», s'amuse Robert Monné.

Pas une mouche ne flotte dans l'eau chlorée du bassin, la pelouse est impeccable, les cyprès sont méticuleusement taillés. «Dès qu'ils voient des caméras, les gens ne jettent plus leurs papiers à terr